Graftombe van de heren van IJsselstein

Le Graftombe van de heren van IJsselstein, ou le Tombeau des Seigneurs d'IJsselstein, est un monument funéraire remarquable du XIVe siècle situé dans l'Église réformée d'IJsselstein, une charmante ville des Pays-Bas. Ce joyau historique témoigne de l'histoire riche et tumultueuse de la région, commémorant la vie des seigneurs d'IJsselstein et de leurs épouses.

L'Histoire des Seigneurs d'IJsselstein

L'histoire des Seigneurs d'IJsselstein commence avec Gijsbrecht van Amstel, qui hérita du titre après la mort de son père. La vie de Gijsbrecht fut marquée par des troubles politiques, notamment après l'assassinat de Floris V, Comte de Hollande, en 1296. L'oncle de Gijsbrecht, Gijsbrecht IV van Amstel, fut impliqué dans le meurtre, ce qui conduisit à l'emprisonnement de Gijsbrecht et au siège du château d'IJsselstein. Son épouse, Bertha van Heukelom, défendit vaillamment le château pendant un an avant de se rendre. La fortune de la famille fut restaurée lorsque le fils de Gijsbrecht, Arnold, épousa Maria van Avesnes, la fille de Guy d'Avesnes, évêque d'Utrecht. Cette union permit la restitution de leurs biens confisqués.

Gijsbrecht van Amstel fonda la Sint-Nicolaaskerk (Église Saint-Nicolas), qui fut consacrée en 1310 par Guy d'Avesnes. Arnold succéda à son père en tant que Seigneur d'IJsselstein et reçut les titres d'IJsselstein, Benschop et Noord-Polsbroek de la Comtesse de Hollande en 1346. Il adopta fièrement le titre de Baron d'IJsselstein en 1348.

La Création du Tombeau

Guyote van IJsselstein, la fille d'Arnold van IJsselstein, commanda la construction du tombeau gothique dans la Sint-Nicolaaskerk pour honorer ses parents et grands-parents. Le tombeau, probablement fabriqué à Tournai, est le plus ancien de ce type dans le nord des Pays-Bas. Le monument présente quatre gisants représentant les défunts en prière éternelle. Contrairement aux reliefs typiques, ces figures sont entièrement sculptées, donnant l'impression de statues debout posées horizontalement.

Le tombeau est unique en ce qu'il représente non pas une ou deux, mais quatre personnes : Gijsbrecht van Amstel, Bertha van Heukelom, Arnold van IJsselstein et Maria van Avesnes. Cette disposition est rare, avec un seul autre exemple connu en Europe occidentale, le tombeau de la famille Mathefelon dans l'Abbaye de Chaloché, en France.

Les Restaurations au Fil des Âges

Le tombeau fut redécouvert en 1850 par L.J.F. Janssen, un conservateur du Rijksmuseum van Oudheden à Leyde. À l'époque, le monument était dissimulé par des panneaux de bois, installés pour le protéger des dommages et fournir des sièges aux fidèles. Janssen ne put examiner le tombeau qu'à travers une petite porte dans les panneaux.

Dans les années qui suivirent, le tombeau fut déplacé du transept nord au chœur et restauré par le sculpteur Edouard François Georges. D'autres restaurations furent réalisées par Lambert te Riele en 1908 et à nouveau après un incendie dévastateur de l'église en 1915-1916. La restauration la plus récente eut lieu en 1983. L'église, ainsi que le tombeau des Seigneurs d'IJsselstein et le tombeau d'Aleida van Culemborg, furent désignés monuments nationaux en 1970.

Un Regard Plus Attentif sur le Tombeau

Le tombeau, fabriqué en pierre de Namur, mesure quatre mètres de longueur et plus de deux mètres et demi de largeur. À sa tête, un dais orné d'arches gothiques et de fleurons abrite les gisants. Chaque arche présente un motif trilobé sous un fronton avec crochets et un fleuron. Sous ces arches, les écus de la famille Van Amstel sont représentés en relief pour les hommes, tandis que les écus des femmes arborent les armoiries de l'alliance.

Les gisants sont disposés par paires, avec Gijsbrecht van Amstel et Bertha van Heukelom à gauche, et Arnold van IJsselstein et Maria van Avesnes à droite. Les hommes sont représentés en armure, avec des boucliers portant les armoiries des Van Amstel à leur côté gauche. À leurs pieds se trouve un lion, symbole de force et de courage. Les femmes portent de longues robes et des voiles, avec un chien à leurs pieds représentant la loyauté. Les quatre figures ont les mains jointes en prière sur leur poitrine.

Visiter le Graftombe van de heren van IJsselstein, c'est comme remonter dans le temps, offrant un aperçu de la vie et de l'héritage d'une famille noble qui a joué un rôle significatif dans l'histoire d'IJsselstein. Ce monument extraordinaire, avec ses détails complexes et son histoire fascinante, est un incontournable pour quiconque s'intéresse à la riche tapisserie du passé des Pays-Bas.